Nous sommes un couple franco-allemand, lié depuis longtemps à la biodynamie et l’anthroposophie.

Traductions de textes biodynamiques et anthroposophiques

Courage

Photo droits: MATHILDE DELIENNE

Photo droits: MATHILDE DELIENNE

Extraits de livres et de conférences de la Dr. med. Michaela Glöckler - première partie

en allemand dans: https://www.anthroposophie-lebensnah.de/lebensthemen/mut/ueber-ursprung-und-notwendigkeit-von-mut/

Sur l'origine et la nécessité du courage

Dans quelle mesure le courage est-il aujourd'hui une qualité humaine nécessaire ?

Où et quand le courage se manifeste-t-il le plus explicitement ?

Pour résoudre des conflits, il faut du courage

Les conflits sont des guerres à petite échelle, des guerres dont les fronts ne sont souvent pas clairement identifiables ou changent au cours du processus de résolution du conflit. Ce sont de petites guerres dans le domaine social entre des personnes qui se connaissent souvent depuis longtemps. Très souvent, ces guerres se déroulent pendant des années dans le non-dit, parce que personne n'a le courage de s'attaquer à la cause. Entre personnes courageuses, il peut certes y avoir des disputes, des bruits, voire des critiques violentes - mais pas de conflits tenaces ou difficiles à résoudre. Car elles sont prêtes à aller vers l'autre, à appeler les choses désagréables par leur nom et à risquer leur image personnelle, voire leur propre poste ou leur position dans le système (voir Capacité à gérer les conflits : qualités de direction et capacité à gérer les conflits). Le courage est d'une part un trait de caractère que les enfants peuvent apporter dans la vie - même les enfants de parents anxieux - et d'autre part, le courage peut aussi être appris dans une certaine mesure. Cela représente une tâche importante pour l'éducation et l'auto-éducation.

C'est surtout dans des situations extrêmes, comme par exemple en cas de guerre, de catastrophe ou dans les conditions de vie dégradantes d'une dictature, que l'on a pu constater à maintes reprises de quels actes de courage les gens sont capables face à une menace ou à un défi civilisationnel auquel ils résistent. Ainsi, ils peuvent devenir des modèles et des figures de proue pour toute une génération.

Exemples de personnes courageuses

L'histoire de la sœur Helen Prejean, qui a visité des prisons aux États-Unis et accompagné des condamnés à mort jusqu'à leur exécution, comme elle le raconte dans son livre autobiographique "Dead Man Walking", est un exemple contemporain impressionnant. 1 Cette histoire est connue dans le monde entier surtout grâce à l'adaptation cinématographique de Tim Robbins, qui a remporté un Oscar sous ce titre, et qui a permis à des millions de personnes de découvrir cette femme courageuse qui, grâce à son humanité, a fait prendre conscience d'un problème pénitentiaire non résolu.

De même, Sophie et Hans Scholl ainsi que les autres membres de la «Rose blanche» ont fait preuve d'un courage exceptionnel face à un système politique lorsqu'ils ont appelé à la résistance contre Hitler et son régime au milieu de la terreur nazie, la mort en face. L'histoire est riche de ces figures courageuses, et le grand intérêt porté à leurs biographies, 2 mais aussi à des films comme "Dead Man Walking", montre qu'il est important, en ces temps de découragement croissant, de se pencher sur des exemples de ce type.

Prédisposition primaire au courage

Mais la vie quotidienne est également une bonne école pour devenir courageux. Déjà chez les petits enfants, nous pouvons observer la prédisposition au courage. Plus ils sont petits, plus ils sont «courageux». C'est ainsi que la plaque de cuisson chaude et la flamme dorée d'une bougie sont accueillies avec la même disposition à l'attaque et à la même sympathie qu'une fleur ou un chat. Les jeunes enfants abordent le monde avec une grande capacité de confiance et de dévouement. Et c'est justement cette capacité à être impartial et prêt à faire des expériences qui est l'expression d'une prédisposition primaire au courage. Il suffit de se mettre dans la réalité de la vie d'un enfant : La façon dont ils acceptent la situation familiale de leurs parents, la langue, la situation du pays, accepter tout cela tel quel, sans savoir de quoi demain sera fait - cela demande du courage. Bien sûr, les enfants ne sont pas encore conscients de cet état. Mais ils montrent, par leur volonté de faire des expériences, que la prédisposition au courage est une caractéristique typiquement humaine. Et c'est une tâche essentielle de l'éducation que de soutenir et d'entretenir cette prédisposition, précisément parce que la peur et l'anxiété s'installent de plus en plus dans l'âme au fur et à mesure que la prise de conscience progresse.

Du courage grâce à la confiance, la sécurité et la force

Lorsque

  • confiance dans l'organisme émotionnel,

  • sécurité dans l'organisme vital

  • et la force dans l'organisme physique

ont pu se développer, notre moi se sent courageux.

Si, au lieu de la confiance, nous ressentons de la peur, au lieu de la sécurité, du doute et au lieu de la force, de l'impuissance, nous devons d'abord - à partir du moi - créer la base de notre propre devenir à ces niveaux. Si, dans cette situation, nous commençons à intervenir de manière ordonnée dans la vie de l'âme, une loi spirituelle entre en jeu, qui stipule dans le Nouveau Testament : «Celui qui a, recevra». Les moindres progrès que nous faisons dans la construction de la confiance en soi, de l'assurance et de la volonté de surmonter l'impuissance nous font immédiatement avancer d'un pas beaucoup plus grand que ce que le petit effort aurait pu le laisser supposer. Nous vivons la grâce que déjà la bonne volonté est récompensée. En revanche, ceux qui se laissent aller au doute et à l'anxiété voient ces derniers augmenter et ils perdent même le peu de sécurité qui leur reste.

Le courage salvateur de l'action

Dans une situation aussi instable, seul le courage d'agir peut nous sauver. Il est renforcé par le fait que nous apprenons à prendre au sérieux notre pensée en tant que faculté spirituelle qui nous guide dans la vie et nous permet de prendre la moindre petite décision - mais d'où naissent aussi le doute et le découragement, en nous imaginant combien nous sommes faibles et incertains.

Nous devons nous rendre compte à quel point nous vivons dans la pensée - et que c'est seulement là que nous pouvons acquérir la sécurité de notre être : Plus nous réalisons que seul notre corps physique est éphémère et qu'il est le seul à pouvoir être détruit, mais pas les pensées, les sentiments et la volonté, c’est-à-dire notre «âme», plus nous pouvons développer notre confiance en la pérennité spirituelle de ce monde. Notre moi, que nous ne pouvons expérimenter que par la pensée, en commençant par le premier souvenir du moi dans la petite enfance, peut aussi survivre après la mort en tant qu'être spirituel avec son destin et  travailler aux conditions mentales et spirituelles d'une future corporalité dans une prochaine vie terrestre

Cf. "Macht in der zwischenmenschlichen Beziehung" (Le pouvoir dans les relations humaines), chapitre 5, Verlag Johannes M. Mayer, Stuttgart - Berlin 1997. 

1. Helen Prejean, Dead Man Walking. Goldmann 1996.

2. voir par exemple H. Kluge, Cato Bontjes van Beek. Zurich, Hambourg 2003.

3. voir Michaela Glöckler, Vom Umgang mit der Angst, Verlag Urachhaus, Stuttgart 1990.

Traduction de l'allemand par Rudolf Tille

 

 

 

 

 

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