Nous sommes un couple franco-allemand, lié depuis longtemps à la biodynamie et l’anthroposophie.

Traductions de textes biodynamiques et anthroposophiques

Courage - troisième partie

Photo, droits: MATHILDE DELIENNE

Photo, droits: MATHILDE DELIENNE

Extraits de livres et de conférences de la Dr. med. Michaela Glöckler 

en allemand dans: https://www.anthroposophie-lebensnah.de/lebensthemen/mut/ueber-ursprung-und-notwendigkeit-von-mut/

Le corps éthérique, en tant que source de courage

Quelles forces de courage devons-nous à l'organisme éthérique ?

Quelles sont les qualités qui nourrissent le courage dans l'éthérique ?

  • Processus de vie, penser et corps éthérique

Rudolf Steiner appelle également le corps éthérique «l'organisme des lois de la vie, des forces de croissance et de régénération et de l'activité de la pensée».1 Ce terme se base sur le résultat des recherches de Steiner selon lequel les lois et les forces avec lesquelles le corps ordonne les matières du corps physique et les intègre dans son contexte de vie sont les mêmes que celles avec lesquelles nous pensons - lors de la pensée, ces forces sont toutefois actives sans le corps et ne sont plus liées au corps comme lors de la croissance et de la régénération

Il existe aujourd'hui une vaste littérature sur la manière dont la pensée est vécue complètement différente à l'approche de la mort : dans des images vivantes, les personnes concernées pouvaient voir devant elles des choses oubliées depuis longtemps avec une grande vivacité, comme dans un immense panorama de vie. Elles étaient elles-mêmes légères comme une pensée et pouvaient traverser les murs et autres objets physiques. Ils ne vivaient plus dans leur corps physique, mais dans leur organisme éthérique. Lorsqu'ils étaient ramenés par réanimation, leur pensée redevenait aussitôt pâle et ombrageuse : une fois l'organisme éthérique à nouveau immergé dans le corps physique, seule une partie des forces vitales était à nouveau disponible pour la pensée ordinaire.

Les lois de l'espace, propres au corps physique, ne s'appliquent pas au corps éthérique. Il suit les lois du temps, les rythmes, l'ordre et l'intégration holistiques. La désintégration et l'isolement, typiques du physique, n'existent pas dans l'éthérique. Mais cela signifie aussi que tout ce qui a trait à la vie et à la pensée est conçu pour l'intégration, la compréhension, la création de liens, l'ordre et la transformation. Si nous ne comprenons pas quelque chose, nous ne nous arrêtons pas tant que nous ne l'avons pas intégré dans notre monde de la pensée jusqu'à ce que cela ait un sens. Mais s'il s'avère que c'est une erreur, nous la «rejetons» et l'éliminons de notre monde mental.

  • Sécurité de vie par compréhension

La sécurité de vie et la sécurité par la compréhension nourrissent le courage au niveau éthérique. Ce n'est que lorsque j'ai compris quelque chose que je me sens en sécurité. Si j'ai peur de quelque chose, cette peur disparaît aussitôt que j'ai compris les facteurs qui la provoquent. Même si l'on a peur de mourir, les pensées travaillent fébrilement à la manière dont on pourrait échapper à ce danger : Et parfois, on a effectivement l'idée salvatrice de ce qu'il faut faire maintenant. Helen Prejean 2 a réalisé, à l'approche de l'exécution de son protégé, que les réactions hystériques et les comportements de pré-peur n'avaient aucun effet et que la seule chance d'aider maintenant était de poser des questions humaines normales au condamné à mort. Dans de telles situations extrêmes, le calme et la sécurité ne peuvent venir que de la pensée.

Une profonde sérénité peut également se baser sur le fait de savoir que son propre être est aussi indestructible qu'une pensée - je peux en effet me penser moi-même. Les matières peuvent se désagréger, pas les pensées : elles sont liées, ont une relation les unes avec les autres ; ce sont des forces purement spirituelles - pensables, mais non perceptibles par les sens. Quand je pense à un être humain, l'endroit où il se trouve dans le monde n'a aucune importance - mes pensées peuvent l'atteindre instantanément. En pensant, nous ne sommes pas délimités comme dans le corps physique. Nous touchons par la pensée tout ce sur quoi nous réfléchissons.

Celui qui y est sensible peut aussi ressentir ce que les autres pensent de lui. Il fait l'expérience de la manière dont la force des bonnes pensées peut éclairer l'atmosphère. Mais il fait aussi l'expérience de la manière dont les pensées laides et mauvaises peuvent opprimer et peser, ou disparaître comme une hantise, lorsque l'honnêteté et la compréhension mutuelle prennent le dessus. Dès que l'on entre dans le domaine de la pensée, on passe du domaine sensible au domaine suprasensible. Et c'est ainsi que la pensée nous transmet également la certitude que notre existence survit au corps physique, car elle n'est pas exclusivement liée à celui-ci.

Par le biais du corps éthérique, nous faisons l'expérience de la sécurité, de la référence au sens, de la confiance en la vérité du monde. Ces qualités sont en même temps la source du courage.

1Rudolf Steiner, La Science de l'occulte, GA 13

2 Helen Prejean, Dead Man Walking. New York 1993 ; trad. fr. Munich 1996, édition 2002.

Texte traduit de l'allemand par Rudolf Tille

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