Courage - cinquième partie

Tableau Jasminka Bogdanovic

Extraits de livres et de conférences de la Dr. med. Michaela Glöckler

en allemand dans: https://www.anthroposophie-lebensnah.de/lebensthemen/mut/ueber-ursprung-und-notwendigkeit-von-mut/

L'organisation du Moi et l'être du Moi comme source de courage

Dans quelle mesure notre organisation du Moi est-elle une source de courage ?

• Force d'intégration de l'organisation du Moi

Les forces de l'organisation du Moi font en sorte que l'organisme physique, que nous avons en commun avec les matières et les forces des minéraux, l'organisme éthérique, que nous avons en commun avec les plantes, et l'organisme astral, que nous avons en commun avec les animaux, se lient et s'accordent de telle sorte que la nature humaine puisse se développer. Lorsque ces forces du Moi ont terminé leur travail sur l'organisme physique, elles deviennent également libres pour l'activité psychique et permettent le libre usage de la volonté également dans la vie des sentiments et des pensées. Une partie de ces forces reste active dans l'organisme tout au long de la vie et s'associe aux forces astrales, éthériques et physiques qui y sont actives dans l'activité métabolique et le développement de la force.

Le noyau éternel de l'être humain, son Moi supérieur, peut agir dans cette organisation du Moi. Ce Moi supérieur, l’«entéléchie éternelle» de l'homme, qui passe par les expériences de développement et de devenir de nombreuses incarnations, ne peut pas s'incarner dans ce seul corps terrestre limité. Il peut être recherché spirituellement et remplir et illuminer l'âme.

• L'organisation du Moi comme réceptacle des impulsions du Moi supérieur

L'organisation du Moi rend capable d cette recherche et de l'accueil dans l'âme des impulsions du «Moi», «éternel», « vrai» ou «supérieur». Les forces de cette organisation du Moi ne sont pas aussi sages que le sentiment et pas aussi différenciées et intelligentes que l'organisme de la pensée. En revanche, les forces de volonté de l'organisation du moi sont prêtes à la recherche, au départ vers l'inconnu, au travail sur soi et sur le monde, et capables de prendre ainsi conscience de leur propre Moi et de sa relation au monde : Dans la mesure où le Moi se lie et s'identifie avec des personnes, des choses, des êtres, des processus, des pensées et des sentiments, sa conscience, sa possibilité de travail et sa force augmentent. Paradoxalement, nous nous disons tous «je» alors qu'il faut bien avouer que nous ne nous connaissons que très peu. Nous parlons de «réalisation de moi-même» alors que nous ne nous sommes pas encore réalisés - mais que nous avons l'intention de le faire.

Seul l'enfant de trois ans sait de quoi il parle lorsqu'il se dit «je». Chez lui, il n'y a pas encore de doute sur lui-même, il ne se remet pas encore en question comme cela se produit à l'adolescence et à l'âge adulte.

• La «deuxième naissance»

De tout temps, on a parlé d'une «deuxième naissance» qui doit suivre la première. La première naissance met au monde la structure de l'être de notre corps complexe et, au cours des années de croissance et de développement, libère les forces de l'âme et de l'esprit qui le construisent de pensée, de sentiment et de volonté. C'est là que vit, comme dans le ventre d'une mère, le noyau de la personnalité, l'être du Moi avec sa volonté de devenir, sa disposition à apprendre et à agir et sa capacité à transformer ce qui est devenu et à réaliser ce qui est à venir. Au cours de sa vie, presque chaque personne consciente traverse une crise douloureuse au cours de laquelle elle se remet en question et peut devenir un fardeau pour elle-même, au point de vouloir «se jeter».

Car la première naissance, qui nous est pour ainsi dire «offerte», ne nous conduit pas encore à notre véritable existence, à une conscience de soi stable, fondée sur l'esprit. Nous ressentons clairement, à l'heure sombre de la résignation et du désespoir, que nous ne sommes pas encore vraiment nous-mêmes, mais que nous devons encore le devenir, qu'une décision doit être prise à cet effet : Nous devons naître une nouvelle fois du «feu et de l'esprit», c'est-à-dire que nous devons nous vouloir une nouvelle fois à partir de notre liberté la plus intime, nous devons nous décider à nous prendre en main et à nous recréer afin d'être non seulement voulus par Dieu, mais aussi voulus par nous-mêmes. Si nous parvenons à prendre cette décision de volonté d'affirmation de soi et de la vie, nous avons accompli la deuxième naissance et sommes parvenus à une expérience du Moi et à une conscience de soi indépendantes du corps, fondées dans le pur spirituel. Cette deuxième expérience du Moi est en même temps une expérience profondément religieuse, elle est comme un dialogue avec le Moi supérieur, qui est en relation directe avec le monde angélique et l'entité du Christ.

• La grâce du développement

Du côté théologique, on reproche régulièrement à l'anthroposophie de substituer l'auto-rédemption ou le principe de l'auto-développement à la grâce. C'est une erreur. Au contraire, l'anthroposophie désigne par la grâce la possibilité de se développer. Le Christ dit : «Je suis le chemin, la vérité et la vie ; personne ne vient au Père que par moi» ¹ . C'est en cela que consiste la grâce : pouvoir chercher ce chemin, le parcourir et découvrir la vérité toujours plus profondément. L'anthroposophie veut servir le message du Christ sur le devenir de l'homme.

Le Moi de l'homme est une grande énigme dont nous savons encore très peu de choses. Une chose est cependant certaine : le courage est inhérent au Moi humain. Le Moi est, de par sa substance, volonté pure, affirmation pure, courage pur : courage d'exister, courage de travailler, courage du destin, de la découverte de soi et de la connaissance du monde, courage du cœur.

1 1 Nouveau Testament, Jean 14, 6.

Texte traduit de l'allemand par Rudolf Tille